Le sédévacantisme est une position de foi adoptée par certains groupes catholiques qui se veulent conservateurs. Dans leur idéologie, l’actuel occupant du Saint-Siège n’est en rien légitime et ce qu’est devenus, depuis quelque temps, l’église romaine n’est qu’une supercherie. L’argumentation qui prend racine dans cette position met l’accent sur les démarches modernistes, progressistes de l’église qualifiés d’hérésie.
Dans la grande famille des pratiquants catholiques, les sédévacantistes sont encore un groupe minoritaire et tout le monde n’épouse pas leur idéologie. Voyons ce que leurs détracteurs ont à leur opposer ?
Les opposants au sédévacantisme
Dans l’histoire, toute théorie ou idéologie religieuse a toujours fait face à des oppositions. Et sur la base de divers arguments, l’un essayait de prouver qu’il avait le monopole de la vérité, qualifiant l’autre tantôt d’hérétique et tantôt de traitre, face aux messages bibliques et évangéliques originaux. Au niveau de l’Église catholique, plusieurs branches se sont peu à peu créées, et chacun revendique une certaine position. Souvent, dans les temps passés, de nouveaux ordres monastiques venaient faire scission avec les précédents en leur reprochant trop de relâchement ou d’enrichissement. Ces nouveaux prêcheurs ou communautés étaient quelquefois désignés comme des hérésies pour l’Église. D’autres fois, ils finissaient par être reconnus et intégrés donnant lieu à de nouveaux ordres. Le sédévacantisme regroupe à la fois des religieux et des fidèles dont la position de rejet vis à vis du Vatican actuel a rendu, pour l’instant, toute forme de réconciliation impossible. Pour ceux qui défendent l’occupant du Saint-Siège, plusieurs arguments sont avancés pour faire opposition au sédévacantisme.
L’argument du Concile Vatican I
Plusieurs passages de certains documents, comme le Concile Vatican I, sont utilisés par les opposants des sédévacantistes pour prouver leur position. Dans la session 4, chapitre 2, paragraphe 5 du Vatican I, on peut lire ceci : « Par conséquent, si quelqu’un dit que ce n’est pas par l’institution du Christ Seigneur lui-même, que le bienheureux Pierre devrait avoir des successeurs perpétuels dans la primauté sur toute l’Église, ou que le Pontife romain n’est pas le successeur du bienheureux Pierre dans cette primauté : qu’il soit anathème ».
À la lecture de ce passage, il est bien notifié que le pontife romain est et demeure le successeur perpétuel de Pierre. Son autorité ne peut donc être réfutée par quiconque d’autre que Jésus Christ lui-même. De ce point de vue, toute l’idéologie du sédévacantisme n’a aucune raison d’être.
L’argument dans la doctrine catholique
Selon la doctrine catholique, une phrase vient encore en totale contradiction des idées véhiculées par le sédévacantisme. L’Église catholique est comparée à un corps visible et par conséquent identifiable. Pour interpréter, c’est comme s’il était affirmé que l’Église catholique est un seul corps indivisible et qu’il ne peut être séparé en différentes classes.
Les théories allant à l’encontre du sédévacantisme sont nombreuses, car s’il est vrai qu’ils ne reconnaissent pas le pape, cette position a tendance à les isoler assez radicalement. Elle les met même en conflit avec d’autres groupes catholiques plus traditionalistes qui ne vont pas jusqu’à rejeter l’autorité papale. Pour conclure, on se souvient que l’Église a connu de tel schisme. L’autorité du pape romain n’étant pas reconnu, un autre pape avait même fini par demeurer en Avignon. Cette grande crise pontificale, connue sous le nom de grand schisme d’occident a duré de longues décennies durant les XIVᵉ et XVᵉ siècles. L’Église y a finalement survécu. Si les sédévacantistes considèrent le siège papal actuellement vacant, ils n’ont pas encore désigné leur vrai pape et semblent attendre que Rome se rende à leur raison. Pour l’instant, c’est une impasse à défaut d’être un bras de fer.